Two Pizza Rule
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  • 17.Fev.2023

Gagner en efficacité et en performance grâce à la loi de Conway et à la « règle des deux pizzas »

  • 17.Fev.2023
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Dans cet article de blog, Sundaresen Rungasamy, responsable de l’Agilité à l’échelle chez Valiantys, explique comment la loi de Conway et la règle des deux pizzas sont essentielles pour gagner en efficience et améliorer la performance au sein de votre entreprise.

Introduction

En tant que coach en méthode Agile, je connaissais déjà la loi de Conway, mais ce n’est que récemment que j’ai découvert la règle des deux pizzas de Jeff Bezos. Je décide donc aujourd’hui d’écrire cet article pour présenter l’association de la loi de Jeff Bezos à celle de Conway dans le but de rendre une entreprise plus optimale.

La loi de Conway stipule que la structure d’une organisation reflète la structure des systèmes qu’elle crée, et souligne l’importance de la communication et de la collaboration entre les membres de l’équipe. La règle des deux pizzas, que l’on doit à Jeff Bezos, souligne l’importance de tenir des réunions en petit comité et ciblées afin d’optimiser l’efficacité et l’innovation.

La loi de Conway

La loi de Conway, formulée par Melvin Conway en 1967, énonce que la structure d’une entreprise reflète la structure des systèmes qu’elle crée. Il convient de mentionner à ce stade qu’il a soumis un article intitulé « How do Committees Invent » à la Harvard Business Review, qui l’a rejeté en raison du manque de preuves validant sa thèse. Il l’a ensuite soumis à Datamation, un important magazine informatique de l’époque (aujourd’hui publié en ligne), qui l’a publié en 1968.

La loi de Conway est aujourd’hui largement reconnue et utilisée. Elle ne s’applique pas seulement aux systèmes logiciels, mais à l’approche de la résolution des problèmes de toute entreprise. Cette loi a été appuyée par des exemples tels que les services militaires, qui recréent leur organigramme pour développer un système d’armes commun. Elle a également été appliquée à la structure du matériel informatique, des systèmes d’exploitation et des applications, reflétant les divisions entre les ingénieurs informatiques, les développeurs de logiciels et les utilisateurs. Enfin, elle a été utilisée dans un organisme de recherche lorsqu’il s’agissait de confier à huit personnes le développement de deux compilateurs (les compilateurs résultants fonctionnant en autant de phases que le nombre de personnes qui leur étaient affectées).

La loi de Conway implique que la structure organisationnelle d’une entreprise peut favoriser ou entraver le flux de travail planifié et, dans le pire cas de figure, des architectures étroitement couplées peuvent empêcher les équipes de travailler indépendamment. Conway affirme que la structure d’une entreprise est étroitement liée à son mode de fonctionnement. Pour optimiser leurs flux de valeur, il suggère que les entreprises trouvent un équilibre entre les équipes métier et les équipes produit.

Les organisations orientées vers les équipes métier donnent la priorité à l’expertise, à la division du travail ou aux coûts. Elles se caractérisent par une structure de gestion hiérarchique, de multiples niveaux de gestion et un accent mis sur l’évolution de carrière dans un domaine spécifique, tel que le développement de logiciels ou les services informatiques. Si cette structure permet de bénéficier d’une expertise spécialisée, elle peut également entraîner des retards dus aux transferts et au ralentissement du travail.

Les organisations matricielles, comme leur nom l’indique, tentent d’intégrer les meilleurs aspects des équipes métier et des équipes produit. Cependant, elles disposent souvent de chaînes de gestion distinctes pour les différentes fonctions et équipes, ce qui peut donner naissance à des priorités contradictoires et à des difficultés à atteindre les objectifs de l’un ou l’autre archétype. Les entreprises structurées en équipes produit, quant à elles, mettent l’accent sur la création de valeur pour les clients. Elles forment des équipes interfonctionnelles avec une structure de gestion horizontale et donnent la priorité à la satisfaction des besoins des clients et à la création de valeur. Cette structure favorise la flexibilité et l’adaptabilité, mais n’offre pas toujours l’expertise spécialisée que l’on trouve dans les entreprises structurées en équipes métier.

Il convient de souligner que chaque structure organisationnelle possède ses propres atouts et faiblesses et qu’il est important pour les entreprises de prendre en compte leurs besoins et objectifs spécifiques lors du choix de la structure adaptée. De plus, celles-ci doivent être prêtes à adapter et à faire évoluer leurs structures au besoin pour optimiser leurs flux de valeur et répondre aux demandes du marché.

En outre, à la lumière de ses observations, Conway a constaté que le développement efficace et performant de logiciels dépend de la communication entre les concepteurs et les développeurs, le Product Owner et les parties prenantes, sans oublier les utilisateurs et toute autre personne ayant un intérêt, une influence ou un rôle dans son cycle de vie. Une entreprise qui a conscience de l’importance de la communication obtiendra ainsi de meilleurs résultats.

Nous pouvons conclure que la loi de Conway fournit des preuves irréfutables en faveur de la création de produits et de services autour de petites équipes interfonctionnelles, faiblement couplées. Ce type de structure favorise la collaboration, la communication et la coordination entre les membres de l’équipe, et permet une livraison plus rapide et fiable dans le contexte d’un système beaucoup plus vaste. Cette structure garantit également que tous les membres de l’équipe ont une compréhension commune du système. Elle permet à l’équipe d’agir de manière autonome, de tirer le meilleur parti du feedback qu’elle reçoit, et aux membres de l’équipe d’acquérir une expérience de leadership.

La « règle des deux pizzas » de Jeff Bezos

La « règle des deux pizzas » est un principe introduit par Jeff Bezos, le fondateur et ancien PDG d’Amazon, pour organiser des réunions efficaces. En 2013, il envoie un message à ses actionnaires expliquant comment la « règle des deux pizzas » peut aider à limiter la taille d’une équipe et à augmenter les chances que les employés mettent en avant leurs idées innovantes et présentent de meilleures solutions pour les entreprises.

La « règle des deux pizzas » démontre pourquoi une réunion ne devrait jamais compter plus de participants qu’il n’est possible de nourrir avec deux pizzas. L’idée derrière cette règle est que les réunions en petit comité sont généralement plus productives et efficaces, car chaque membre de l’équipe peut exprimer ses idées et éviter les sujets non pertinents. Les membres de l’équipe se sentent écoutés, ce qui favorise une communication plus ouverte et honnête entre les membres présents : exit la pression de se conformer aux opinions d’un plus grand groupe.

L’objectif de ce principe est d’accroître l’engagement des employés, de renforcer leur motivation et de faire en sorte que chaque individu se sente valorisé.

Mais alors, quelle est la taille idéale d’une équipe selon la « règle des deux pizzas » ?
Si on en croit cette règle, la taille idéale d’un groupe lors d’une réunion ne devrait pas dépasser dix participants. Cependant, certains experts soutiennent que la taille idéale d’une équipe devrait être comprise entre quatre et neuf membres, permettant à chacun de participer davantage et rendant la gestion du groupe par le chef d’équipe plus aisée.

En quoi la règle des deux pizzas et la loi de Conway sont-elles différentes ?

La règle des deux pizzas et la loi de Conway abordent la question sous des angles légèrement différents, mais toutes deux traitent de l’organisation des équipes au sein d’une entreprise. La loi de Conway insiste sur le fait qu’une entreprise qui prend conscience de l’importance de la communication et la favorise au sein de sa structure obtiendra de meilleurs résultats en matière de développement de logiciels. La règle des deux pizzas, quant à elle, souligne l’importance d’une communication claire, mais se concentre principalement sur l’idée que les petites équipes sont plus efficaces pour nourrir le progrès.

En outre, la règle des deux pizzas met principalement l’accent sur la taille de l’équipe, tandis que la loi de Conway se concentre davantage sur la structure et la communication au sein d’une entreprise. Bezos suggère que le fait de limiter la taille des équipes permet une communication et une prise de décision plus efficaces. Conway, de son côté, considère qu’en alignant la structure et la communication sur les buts et objectifs de l’entreprise, on obtient de meilleurs résultats en matière de développement de logiciels. Ces deux principes doivent être pris en compte lors de la constitution et de l’organisation des équipes au sein d’une entreprise.

Conclusion

Pour résumer, la loi de Conway et la règle des deux pizzas sont toutes deux essentielles à la constitution d’une équipe productive et performante au sein d’une entreprise. Bien qu’axées sur différents objectifs, elles peuvent être associées pour améliorer la structure, la communication et la collaboration au sein de l’entreprise. L’adoption de la loi de Conway permet aux entreprises de structurer leurs équipes afin d’optimiser la communication, la collaboration et la création de valeur. En suivant la règle des deux pizzas, elles peuvent limiter le nombre de participants à une réunion et y aborder des sujets spécifiques, ce qui favorise la participation de chaque membre de l’équipe et l’émergence de nouvelles idées. En outre, la mise en place d’une structure qui donne la priorité aux équipes interfonctionnelles, peu couplées et autonomes, permet aux entreprises d’améliorer leurs chances de fournir une valeur ajoutée aux clients afin d’atteindre leurs objectifs. Ainsi, en appliquant ces deux règles, les équipes peuvent travailler de manière plus efficace et performante, ce qui se traduit par de meilleurs produits et services.

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